En raison du contexte de crise sanitaire et des mesures de confinement annoncées le 28 octobre, la manifestation n’a pu se tenir sous sa forme publique habituelle. Dans des délais très restreints, l’équipe s’est mobilisée pour imaginer des alternatives qui permettent d’honorer les missions du festival, notamment la rencontre entre les films et leurs publics et la poursuite de l’accompagnement des jeunes auteurs.
Ainsi avons-nous organisé la mise en ligne gratuite des films qui composaient la Sélection internationale, courts et longs métrages, et ceux du programme compétitif So French!. Le résultat a prouvé le bien-fondé de notre effort puisque près de 3 000 comptes utilisateurs ont été créés et 17 200 vues ont été comptabilisées.
Dans le champ de l’accompagnement professionnel, les deux dispositifs tremplins, (Jump In et Talents en Court Nouvelle-Aquitaine) ont eu lieu dans leur intégralité en visioconférence. L’ensemble des professionnels impliqués dans l’encadrement des ateliers s’est rendu disponible pour ces interventions à distance.
En ce qui concerne les écoliers, collégiens et lycéens et grâce à la plateforme de streaming, le festival a pu maintenir ses programmes de courts métrages. Le numérique annulant les distances géographiques, ces propositions ont été communiquées auprès d’établissements de l’Académie de Poitiers habituellement empêchés du fait de leur éloignement. Les classes ont été nombreuses à s’inscrire : plus de 400 demandes ont été reçues et près de 450 comptes utilisateurs ont été créés avec une adresse mail académique. Des rencontres en visioconférence ont été proposées aux classes : 11 jeunes cinéastes ont répondu aux questions des élèves de tous niveaux qui avaient découvert leurs films en ligne.
Au-delà de nos efforts, dans le contexte, de nombreuses opérations organisées n’ont pu avoir lieu : Focus Africa2020, exposition, séances spéciales, master classes, avant-premières… La reconfiguration de la manifestation en version digitale a été une frustration au regard du travail de préparation accompli.
En guise de consolation avec la version en ligne du festival : les films repérés ont été vus et le festival s’est fait connaître largement. La plateforme de streaming a permis de conquérir une audience plus importante au-delà de Poitiers. Elle a séduit les professionnels qui ont été nombreux à demander à être mis en relation avec les jeunes talents et à participer au pitch des ateliers Jump In. Ces constats amènent l’équipe à réfléchir aux enjeux numériques et donc à l’hybridation pour les éditions à venir, quelles que seront les conditions sanitaires et sociales.
Jérôme Lecardeur, directeur du TAP